Les tempêtes se sont multipliées dans le monde avec une rage peu commune déchainant des orages apocalyptiques suivit bien souvent de canicule extrême. N’était-ce donc pas là les signes avant-coureurs de l’arrivée prochaine de Dieu lui-même dans nos consoles de salon et nos ordinateurs ? Car la révolution est bien en marche et elle arrive sous forme d’un titre qui risque bien de chambouler nos habitudes en proposant enfin une immersion intelligente dans un monde futuriste conçu pour vous permettre de faire travailler votre matière grise. Un jeu vidéo doué d’une IA cohérente, est-ce tout bonnement possible ?
Graphismes : La grande force de Deus Ex est de proposer un monde d’une cohérence visuel total. Ici pas besoin de graphismes tape à l’œil car tout est dans la façon d’habiller la trame scénaristique pour nous permettre une immersion extraordinaire. Les détails sont légions et le traitement des effets spéciaux sont remarquables. 8.5/10
Scénario : Le point fort du jeu car tellement proche de ce qui pourrait réellement se passer ces prochaines années. Essor économique de puissance émergente, lois fédérales draconiennes, fracture sociale, montée de l’extrémisme avec au final la chute annoncée et le risque de sécession d’une nation. La révolution est en marche et c’est vous et vos implants qui allez sonner le glas d’une incroyable conspiration. 9/10
Jouabilité : Ce qui est remarquable dans ce jeu c’est que tout a été presque intégralement pensé pour vous procurer un maximum de plaisir. Alors certes la perfection n’existe pas mais quand on vous offre autant de liberté et une montée en puissance aussi jouissive on ne peut que crier au génie. 9/10
Bande son : Etrangement je ne l’ai pas tout de suite remarquée car elle fait totalement corps avec l’histoire. Elle sait se montrer discrète et ces thèmes futuristes sont tout simplement magnifiques et assurent une immersion totale. Un petit bémol au doublage pas toujours très maitrisé et à la qualité décevante. Synchronisation des lèvres et de la parole parfois déroutante. 7/10
Durée de vie : Je dois avouer que je ne suis qu’au prémisse du développement de mon agent et j’y ai joué déjà pendant deux après-midi entière alors je pense que les 30 heures de jeu annoncées sont totalement fondées. Et comme chaque action a des conséquences sur la trame scénaristique, la rejouabilité doit être phénoménale. 8.5/10
Violence : Celle-ci est omniprésente car l’univers décrit est sans concession. Les morts et assassinats sont souvent létal et stylisés. Mais à vous de voir si vous voulez semer les niveaux de cadavres ou au contraire vous montrer clément envers votre prochain. La meilleure arme n’est-elle pas celle qui ne tue jamais et qui sait toujours se montrer invisible. 8/10
Note finale : Goûter enfin à un chef d’œuvre est un moment que l’on déguste avec humilité en prenant son temps et en savourant toute les effluves que peu dégager et offrir un tel titre. Toucher le Saint Graal n’arrive pas souvent… 9/10
Il est inutile face à un tel jeu de s’éterniser dans un long monologue pour vous dire à vous lecteurs que Deus Ex Human Revolution n’a pas usurpé son nom et qu’il assume avec maestria son statut de référence absolue en matière d’immersion dans un univers d’une rare cohérence. Un tel sentiment de liberté m’a presque fait perdre mes habitudes de gamers trop habitué à foncer dans de longs corridors invisibles guidé tout au long de mes anciennes aventures par une main invisible nommée le script qui dictait depuis bien trop longtemps ma ligne de conduite de manière dictatoriale. Je voulais me débarrasser de cet ange gardien bien trop attentionné qui pensait depuis longtemps que les joueurs sont conditionnés pour être constamment guidé pour qu’il ne sorte surtout pas des sentiers perdus de peur qu’il découvre au détour d’un corridor une entrée secrète qui leur ouvrirait enfin les paupières de la liberté de penser et d’agir de manière enfin cohérente. Pourquoi semer son chemin de cadavre et briser des portes quand il suffit dans Deus Ex d’ouvrir les yeux et de découvrir par soi-même la meilleure marche à suivre. J’étais un fervent amateur du rentre dedans sans sommation et cela depuis de longues années. Ce jeu m’a montré que le plus grand challenge est encore de ne pas exister aux yeux de vos ennemis.
Et si vous hésitez encore à goûter à une drogue d’un tout nouveau genre voici quelques points forts pour faire tomber vos dernières réticences à cette toute nouvelle addiction :
- Des environnements somptueux tout au service d’une trame scénaristique qui tient ses promesses.
- Evolution de votre agent ou tout ou presque est paramétrable suivant vos envies et votre manière de jouer.
- Ultra immersif avec des phases d’infiltration de haut-vol dans des complexes hight-tech ou des lieux plus inattendus comme des entrepôts ou se trame bien des conspirations.
- Scanner enfin son esprit pour pénétrer dans des logiciels en utilisant toute ses ressources intellectuelles pour pirater des systèmes de sécurité, détourner des fonds ou tout simplement jouer au cœur de la matrice.
Exceptionnel au final et avec ce jeu la révolution vidéo ludique est bien en marche.
Testé sur Xbox 360 par Snake
