Paru en septembre dernier sur la console Next Gen de Microsoft, Stranglehold fait enfin son apparition sur la PlayStation 3. Chow Yun Fat n’a pas fini de faire exploser la baraque et vous promet un pur instant de bonheur avec ses gunfight dignes des plus grands films réalisés par le célèbre John Woo. Le jeu respecte à la lettre l’atmosphère fidèle des réalisations nerveuses du maître avec ces flingues qui se rechargent tout seul, ces fusillades d’anthologie hyper classieuse et ces morts par centaine.
 
Hard Boiled

De retour dans la peau de Tequila, le flic aux méthodes expéditives de Hong Kong, Chow Yun Fat se retrouve projeté dans sept niveaux passant de la Chine aux Etats-Unis. Tout comme " Hard Boiled " ou plutôt chez nous " À toute Epreuve ", les thèmes sont amour, trahison mais surtout action. A vrai dire, le jeu se compose de 80% de scènes de combats. Faisant un petit clin d’œil sympathique, John Woo joue dans la peau du barman que vous rencontrez à la fin du premier niveau. Certes, votre but est de retrouver les meurtriers d’un policier mais aussi de retrouver les femmes qui ont été kidnappées. Un scénario plutôt basique mais qui comprend des ralentis à la « Matrix », des lâcher de colombes en pleine fusillade et des combats à en couper le souffle.  

Tequila boom boom !

Dès le premier instant, vous allez être émerveillé par ce gunfight. Massacrant vos ennemis venant à la chaîne, vous disposez d’un faible choix d’armes allant du double Beretta en passant au SPAS-12 pour se terminer sur quelques armes automatiques tels que le M-15 ou les MP-5 courtes. Les confrontations sont très stylisées et cinématographiques surtout à l’aide du stick analogique afin d’éviter les balles tout en bougeant le viseur pour abattre les vilains truands. Le but principal est d’effecteur des fusillades hallucinantes dotées d’un moteur graphique performant. Dans ce jeu, tout vole en éclat et se retrouve désintégré sous le déluge de plombs que vous allez faire pleuvoir dans les niveaux truffés de mobiliers. Pour être franc, aucun élément du décor ne peut vous résister. On comprend un peu car c’est le maître John Woo qui a supervisé les effets spéciaux.

À côté de lui, Lucky Luke c’est la honte

Notre Chow Yun Fat est un vrai cascadeur. Il peut exécuter des figures acrobatiques hallucinantes comme courir en équilibre sur des barrières, glisser sur la rambarde d’un escalier tout en tirant avec style, s’accrocher aux lustres, s’agripper à un câble tendu à dix mètres du sol, se laisser glisser sur un chariot à roulette ou encore de s’appuyer contre un mur afin de plonger en arrière. De plus, les ralentis viennent s’accorder aux cascades de Tequila. Ainsi, quand notre flic plonge ou effectue des acrobaties diverses, un mode " Matrix " s’active" et permet de voir les projectiles des armes ennemies s’approcher et offre la possibilité d’annihiler les ennemis plus facilement. Plus vous abattez de gangsters et plus la jauge Tequila se remplit. Celle-ci se compose de quatre fonctions. La première vous donne la possibilité de vous octroyer un peu de vie, la deuxième sert de tir de précision avec un effet qui suit la balle jusqu’à son impact final, la troisième vous donne accès à une attaque de barrage qui vous octroie pendant quelques secondes une immense puissance de feu aux munitions illimitées et invulnérabilité puis enfin la quatrième, l’attaque tourbillonnante, qui permet d’éliminer tout ce qui vous entoure sans vous soucier des tirs de vos ennemis. Juste avant l’activation des deux derniers mouvements " spéciaux ", ceux-ci sont accompagnés d’une belle cinématique dévoilant l’action de Tequila. Pour un maximum de réalisme, les développeurs ont introduit un système qui prend en compte les points sensibles de l’anatomie humaine. Par exemple, si vous tirez sur le bras d’un adversaire, celui-ci ne pourra plus l’utiliser mais si vous lui balancer du plomb dans le cœur ou autres parties vitales, le gangster perd la vie. Tous ces détails rajoutent encore au sentiment d’immersion que procure ce titre.

Le mode multi est un peu léger et est constitué de deux modes dont Deathmatch simple et Deathmatch par équipe. Ceux-ci se déroulent dans les environnements du mode solo et permettent à six adversaires de s’affronter. Franchement, rien de grandiose. 

Un chef d’œuvre dans son genre !

Graphiquement, cette version PlayStation 3 n’est pas aussi convaincante que celle parue en septembre. Par exemple, quand un effet de lumière éclaircit le visage du héros on peut apercevoir les nombreux pixels qui composent Tequila. Du point de vue de l' environnement, celui-ci est pratiquement destructible. Les visuels des environnements sont très agréables à l’œil et les sept niveaux que comprend le jeu sont variés et remplis de couleurs attrayantes. Le must reste quand même les fusillades. Les explosions, les projectiles ou tout ce que contient les effets spéciaux sont simplement magnifiques. Dommage que quand il y a plusieurs éléments du décor qui explosent, le titre subit de léger ralentissement sans toute fois nous gâcher le plaisir.

Que dire de la jouabilité ? Franchement beaucoup de choses. La prise en main est agréable et très simple. Dès le début du jeu, vous allez directement vous mettre dans le jus. Le Bullet Time s’active dès que vous effectuez une cascade ou il peut se déclancher manuellement à n’importe quel moment tant que la barre n'est pas complètement vidée. Malgré les quelques mauvais placements de caméra, les scènes d’action sont très nerveuses et excitantes. De son côté, le mode Tequila Bomb est une pure création de plaisir. Après avoir obtenu les trois mouvements spéciaux, les combats ne sont plus les mêmes et offrent des scènes d’action dignes des plus grands films Hong-Kongais. Les bonus sont nombreux et comprennent des personnages supplémentaires pour le mode en ligne, des illustrations ou encore des vidéos.

La bande sonore ajoute encore à l’immersion avec des thèmes musicaux d’inspiration jazzy empruntés à la bande originale du film « Hard Boiled », les bruitages sont excellents et les doublages des voix très convaincants.

L’aventure solo se termine en moins de sept heures dans presque chaque mode de base tels que Décontracté et Normal. Toute fois si vous avez le courage de vous attaquer aux niveaux de difficulté plus élevés, vous prendrez bien évidemment du temps supplémentaire. De son côté, le mode multijoueur n’est toute fois pas convaincant avec ses deux modes en Deathmatch.

Le scénario quand a lui est un mélange d’action, d’amour et de trahison comme on voit souvent dans les films mais malheureusement peu prenant. Certes, on apprécie tout de même que Chow Yun Fat soit le protagoniste et que l’histoire principale soit en partie prise du film Hard Boiled alias À tout épreuve.

Handicapé par sa durée de vie, Stranglehold reste toute fois l’un des meilleurs gunfight jamais vu sur console en cet instant tout en rendant hommage au grand John Woo. Malgré son scénario peu prenant, le titre s’en sort surtout grâce à ses combats nerveux et intensifs. Du grand art dans son genre.