Le maître du frisson à l'oeuvre

Attendu par de nombreux fans du maître de l'horreur: Clive Barker's, Jericho faisait sans doute partie des titres les plus prometteurs de cette fin d'année. Pour cause, son premier titre du genre, Codemasters avait soigné son entrée en introduisant de nombreuses nouveautés au niveau du gameplay mais aussi et surtout en créant un jeu sur l'univers torturé de Clive Barker's. Avec de telles idées et une ambiance pesante, digne d'Hellraiser, Clive Barker's Jericho devait assurément marquer les esprits. Mais de quelle façon?

Une ambiance vraiment malsaine

Selon certains textes, avant notre création, il y a eu la première tentative de dieu de créer un être à son image: le premier né. Inquiet de la puissance de sa création, Dieu ne la finit pas et bannit le premier né dans les abysses. Mais celui-ci avait laissé une trace extrèmement puissante à l'endroit où il avait touché le monde. Cet endroit, situé au coeur du désert du Moyen Orient, s'appelle: la cité d'Alkhali. Plus vous vous enfoncez dans la ville, plus vous montez le temps, jusqu'à atteindre le point d'origine: le moment où le premier né a vu le jour. Voilà le contexte que s'inscrit l'histoire de Jericho. Un scénario riche en idées qui promet de multiples rebondissements dans une atmosphère à nous glacer le sang. Jericho part donc sur d'excellentes bases, avec un univers original disposant d'une touche artistique unique et un gameplay novateur qui peut apporter beaucoup au genre. Le titre nous place à la tête d'une escouade de soldats d'élite spécialisée dans le paranormal et répondant au nom de Jericho. Chacun des personnages disposent de ses propres caractéristiques et d'un armement particulier. Les pouvoirs paranormaux des soldats sont ici fort bien représentés: téléchinésie, pyromancie, possession, guérisseur... Ce qui permet d'avoir des affrontements très diversifiés, dynamiques avec des armes classiques et dons surnaturels, ça change. Très pratique pour pouvoir se sortir de quelques combats délicats et ainsi savoir qui se prête mieux à la situation. Toutes ces nouvelles possibilités offrent au titre de Codemaster une réelle porfondeur de jeu, avec moult atternatives qui s'ajoutent à un gameplay qui, rappelons le se veut simple, direct et bourrin.

Welcome to hell

Pour rendre les affrontements plus crédibles, il est également possible de donner quelques ordres à votre escouade: En position, restez à couvert, suivez-moi... Rien de bien original. Le titre propose aussi, en plus de l'action violentissime, quelques Quick Time Event très réussis qui permettent de varier les sensations et d'immerger un peu plus le joueur dans le cauchemar. Néanmoins, Jericho est un véritable enfer sur certains points. Pour commencer, le réticule est un peu rigide et manque cruellement de souplesse. Viser précisément devient alors parfois laborieux. Ensuite, les phases de jeu sont extrèmement répétitives: on avance dans des couloirs exigus en mettant en charpille du monstre, pour arriver dans des espaces plus ouverts pour s'adonner à un génocide, c'est ultra bourrin. Attention, le bourrinage ca a du bon, mais quelques situations rafraîchissantes n'auraient pas été de refus. Autre point noir: L'IA en général et surtout celle de vos coéquipiers, ce qui est un comble à l'heure actuelle, où l'on prône les comportements ultras réalistes. Sur le champ de bataille, vos hommes auront plus tendance à mourrir stupidement au combat qu'à chercher à vous aider concrètement. Il faut donc constament les soigner et le pire, c'est que les ennemis sont plus malins que nos alliés, c'est incroyable. Pour finir les ombres, le jeu se termine bien rapidement, comptez neuf à dix heures et aucun mode multijoueur. Pourtant l'idée de contrôler les soldats avec leur pouvoir en live aurait été d'excellente augure. Tout cela est dommage car, l'univers, le scénario, le design des ennemis et l'ambiance sont ici extrèmement bien rendus.

L'atrocité à un nouveau visage

Sur le plan technique, le résultat est plus encourageant sans non plus être totalement appréciable, expliquations: le soin apporté aux décors ainsi que les monstres et personnages, tiennent de l'exceptionnel mais cette version PS3 affiche des décors alliasés et surtout un manque flagrant de fluidité. Le jeu rame légèrement mais fréquement, ce qui nuit considérablement au plaisir. Toujours inexplicable et totalement inexcusable alors que la version Xbox 360 tourne avec un frame rate constant. Mais la violence visuelle est bien présente, les environnements, bien que sombres, affichent un grand nombre de détails avec des effets pour le moins convainquants. Les monstres sont répugants et dégagent réellement effroit et dégoût. L'ambiance générale est vraiment lourde, suffoquante et l'atmosphère devient malsaine, c'est un régal pour les fans de fantastique et d'hémoglobine. Et pour envouter le tout, une musique inquiètante de premier choix et des hurlements qui font froids dans le dos, jouez au casque ,ambiance garantie.

Sans concession aucune

Jericho remplit à moitié son contrat. Il reste un titre sans concession qui, par ces combats d'une violence inouïe et son ambiance trouvera un public évidement averti. Cette mouture PS3 est tout de même prenante mais aussi frustrante, Car si le gameplay aurait été plus confortable avec un frame rate constant et une durée de vie allongée, le titre de Codemasters serait une aventure surprenante et hautement addictive. Reste un univers superbe dans sa laideur et sans censure qui fait largement honneur à son génial créateur. Un dernier conseil malheureux: pour vivre pleinement l'expérience Jericho au top de sa forme, préférez la version Xbox 360 ou mieux encore, la version PC. C`est horrible je sais!

Testé sur PlayStation 3 par Sarcophagy