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Beyond : Two Souls
  PHOTOS   VIDÉO
 
 
  Note générale
GamesUP.ch
7.5/10
  Note générale
lecteurs
Non noté
  Testé sur
 
PlayStation 3
Sur PlayStation 3

Les

+

> Ellen Page plus vraie que nature.
> Modélisation des visages, des expressions.
> Des visuels subliment.
> Une narration exemplaire.
> Des moments magiques, fabuleux.
> Un final grandiose.
> Doublages et musiques.
> Un film interactif surprenant.
 

Les

> Impossibilité de mourir.
> Aucun challenge cérébral.
> Dirigiste et auto-guidé sciemment par l'auteur.
> Ce n'est pas un jeu vidéo.
> Lourdeur de la caméra imposée par le script.
> On éprouve aucune empathie pour Jodie.
> Aiden peut prendre tout son temps...

La fine frontière entre le cinéma est le jeu vidéo semble être le rêve absolu de David Cage qui nous plonge avec Beyond Two Souls au cœur d’une expérience interactive renversante, bouleversante et très souvent irritante. Si l’incroyable modélisation et les expressions faciales des deux acteurs que sont Ellen Page et Willem Dafoe subjuguent et nous mettent une vraie claque artistique devant la richesse des émotions proposées, le partit-prix choisit par le studio de nous imposer délibérément une progression extrêmement dirigiste qui ne laisse place à aucune « mauvaises surprises »  ni même au moindre challenge transforme cette aventure surnaturelle en un long monologue, comme si un gourou invisible vous imposait dès le début sa manière de jouer à défaut de vous laisser réellement vous impliquer émotionnellement au travers d’une histoire pourtant maîtrisée de bout en bout. Et si David Cage s’était finalement trompé en oubliant tout simplement la notion de jeu vidéo dans son étrange expérience ?

Testé sur PlayStation 3 par Snake

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> Graphisme 9/10    
Les premières secondes du jeu imposent déjà un constat sans appel face à l’incroyable modélisation de l’actrice Ellen Page qui nous aspire avec une force inouïe dans son récit tragique au travers de son regard bouleversant de sincérité et à ses expressions faciales proche de la perfection. Les deux acteurs de luxes ont bénéficié de tous les moyens possibles pour rendre chaque ligne de leur dialogue crédible au point que l’on se demande parfois si nous ne sommes pas en train de visionner un film produit par David Cage. Même les visuels se mettent au diapason imposés par les héros en hissant certains passages à des niveaux encore jamais atteint sur consoles. Mais toute cette débauche à un prix qui se ressent dès que l’on se retrouve face à des scènes un peu plus intimistes qui mettent en scène des personnages secondaires et qui nous rappellent que la PS3 à des limites que certaines textures viennent cruellement nous rappeler. L’ambassade parait avoir subi les outrages du temps tandis que la scène finale force le respect par ses tenues de lumières qui nous font oublier avec maestria le côté un peu sombre des labos. C’est ce décalage parfois flagrant, entre motion capture maitrisée et déplacements rigides, plans sublimes et autres vides et sans saveur comme ce désert décidément abandonné de toutes vies, comme si David Cage avait choisi de tout miser sur certains plans en laissant l’émotion agir d’enjoliveur sur les autres. La recette marche néanmoins magistralement et certains passages sont déjà à graver dans les mémoires des gam… des cinéphiles grâces notamment à l’incroyable débauche technique qui fait virevolter dans une danse macabre mille esprits tourmentés d’êtres aspirés dans deux mondes au combien différents.
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> Violence 8/10    
Elle est omniprésente dans la vie de la jeune femme qui traversera des épreuves physiques et psychologiques traumatisantes au fil de son périple. La mort l’accompagnera comme une amie docile et patiente, tuant avec style en imposant parfois le suicide extrême à ses victimes ou alors en utilisant d’autres stratagèmes, violents mais sans rajout d’images choquantes et inutiles. Restes des flashbacks parfois bien crus et des scènes de tortures dérangeantes.
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> Jouabilité 7/10    
David Cage l’avait clairement annoncé : « Il n’y aura pas de game over sur Beyond Two Souls » car le Monsieur juge ce contexte comme un échec du concepteur plus que du joueur ». Il veut imposer une histoire dont on serait le maître absolu dans la narration et qui nous permettrait grâce à nos actions de décider de la fin ou alors de modeler les évènements à notre convenance pour révéler les faces cachées du puzzle. Ce concept semble très intéressant pour un jeu qui ne se veut pas un titre d’action mais bien plus un film interactif dont on serait le spectateur mais impose aussi de permettre au joueur d’avoir un réel impact sur les événements en cour. Et c’est sur ce point que le jeu s’embrouille dans ses véritables intentions. Les développeurs ont choisis de nous imposer les actions contextuelles comme ligne directrice à l’histoire que nous allons vivre en nous permettant d’interagir par des gestes simples comme si on prenait réellement part à l’action en temps réel. On dirige son stick dans une direction pour allumer une lumière, ouvrir une porte, pointer son doigt sur cette interaction qui en appellera une autre. On nous impose une ligne directrice et même la caméra semble continuellement nous guider vers la bonne marche à suivre sans nous permettre le moindre élan de curiosité. On est littéralement prisonnier du gameplay et de la rigidité des plans fixes et dès que l’on tente de s’éloigner du chemin, une main invisible vous redépose sur la voie imposée. On est très vite un spectateur contemplatif des sublimes images qui défilent et on oublie de jouer… on se met à rêver, à imaginer… et là, soudainement un symbole vient vous rappeler que l’on attend de vous une petite implication qui ne sera pas si lourde de conséquence car la mort ne viendra jamais troubler votre somnolence. Rien ne se passera si vous manquez de rapidité car le jeu se chargera de vous attendre patiemment en vous chuchotant à l’oreille « Prends tout ton temps et cela même si tu es cerné par une trentaine de policiers du SWAT, car je suis là pour veiller sur toi en ralentissant le temps de manière perpétuelle ». Jodie est rigide et se veut totalement dépendante des désirs du gameplay tandis qu’Aiden se chargera de faire le ménage en déployant la mobilité qui fait défaut à sa seconde peau. Et là on se sent vite frustré par cette démarche linéaire, comme prisonnier de la vision de l’auteur qui ne nous ferait pas confiance sur le choix de nos décisions. On peste sur ces combats très rudes, pour peu que vous n’évitiez pas les coups, et qui sont au final sans conséquences car dominés par l’absence de challenge face à la mort voire même à la douleur, de ces phases d’actions timides qui nous guident vers une voie toute tracée indiquée par la totale absence d’intelligence des opposants comme déjà happé par une funeste destinée, de la cadence imposée lors de phases déjà très lentes pour mieux nous rappeler que même la notion du temps qui passe n’est pas modulable. Mais le plus grave reste cette perte totale d’empathie face à cette immortelle qui reste imperturbable même dans des situations extrêmes, qui se contente d’appeler son bon esprit à l’aide pour venir docilement guérir ses plaies et ses douleurs de l’âme.
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> Bande-son 8/10    
Les musiques sont belles, douces et imposent souvent de pure moment de contemplation intemporelle. Elles sont au service de la narration sans pour autant la noyer sur des tonnes de cordes et de cuivres, laissant aux personnages tout le temps d’exprimer leurs émotions au travers de dialogues savamment orchestrés qui distillent un large panel d’émotion, parfois bien au-delà de ce que nous offre le cinéma de nos jours. Tout est contrôlé dans le moindre détail, la plus petite crispation d’une lèvre peut entrainer un doute sur la nature réelle d’une émotion pourtant si crédible à l’écoute. Les doublages sont de qualité et même dans la langue de Molière le charisme des acteurs de ce film interactif se ressent sur chaque réplique.
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> Durée de vie 6/10    
27 segments de la vie de Jodie égrèneront sont histoire sur une dizaine d’heures au fil d’épisodes importants de sa vie ; de la petite fille apprivoisant son nouvel ami à la jeune femme fuyant ses démons intérieurs et ses anciens employeurs lancés à sa poursuite. Des dialogues et des actions modifieront la tournure des évènements sans pour autant révolutionner le tableau final. Un sentiment de déjà vu et connu viendra toquer à votre esprit lors de votre deuxième partie vous rappelant que toutes les illusions d’un comportement altruiste ne vous conduiront au final qu’à exorciser vos démons, que ce soit dans votre monde ou dans l’autre.
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> Scénario 9/10    
Sur ce point on frise la perfection avec une narration au service d’une histoire qui se découpe, se croise, se faufile dans des méandres scénaristiques pour mieux nous piéger et nous servir au final une question existentielle fondamentale sur la vie et la mort et l’étrange sentiment qui habite littéralement l’intérieur de notre héroïne. Jodie est en proie à un mal étrange, insidieux qui lui fait faire des choses incroyables, surnaturelles. Une entité a pris possession de son corps, de son âme aussi. Elle se veut la meilleure amie de cette enveloppe charnelle qui est sienne, la poussant parfois à commettre des actes d’une extrême sauvagerie dès que la vie de la jeune femme est menacée. C’est un peu l’histoire de deux êtres enfermés dans la même prison, unis par un lien invisible et qui pourtant cherchent par tous les moyens à se séparer pour mieux exister en tant qu’entité unique. Le choix de nous faire vivre une histoire décousue dans le temps, de sauter d’un âge à l’autre d’une héroïne qui passe aux yeux innocents de l’enfance à la cruelle réalité d’un monde sans pitié, permet de divulguer au compte goûte le terrible secret qui entoure Jodie sans pour autant faire tomber le tableau final par des révélations trop fracassantes qui feraient irrémédiablement perdre toute la force narratrice du scénario. Traquée par ses employeurs et des démons issus de mondes parallèles, Jodie va courir de toutes ses forces vers sa destinée finale en croisant sur sa route des personnages qui lui permettront de grandir et d’accepter enfin son moi intérieur.
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> Note finale 7.5/10    
Difficile de mettre une note sur une telle expérience sans s’attirer les foudres des personnes qui feront passer l’innovation avant le plaisir de jouer, la contemplation émotive bien au-dessus du dirigisme absolu imposé par l’auteur. Beyond Two Souls n’est clairement pas un jeu vidéo et s’impose plus comme un film interactif aux images sublimes, s’appuyant sur un scénario travaillé qui nous impose assez rapidement cette étonnante question : Pourquoi un tel produit oscillant entre grand cinéma et jeu vidéo pour fainéant, qui peine à trouver son véritable chemin pour mieux nous décevoir, l’absence flagrante de prise de risque à l’égard des joueurs qui sont accompagnés tout au long de l’aventure par cette main invisible sur la voie toute tracée d’un maître d’école trop timide pour lâcher la main à des disciples pourtant tout acquis à sa cause.
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> INFOS SUPPLÉMENTAIRES
Version:
Genre: Aventure
Age: dès 16 ans
Nombre de joueurs: 1 à 2
Online: Non
Date de sortie: 09.10.2013
Editeur: Sony
Site officiel: http://www.quanticdream.com/
Développeur: Quantic Dream
> PAROLE DU RÉDACTEUR