Une phrase dit « Le roi est mort, vive le roi », ce qui est généralement le signe d’un renouveau voire bien plus fréquemment le début d’un règne marqué par de terribles souffrances. Pour Silent Hill, une saga qui a toujours su nous triturer les méninges et faire resurgir dans nos esprits les réminiscences de nos cauchemars les plus affreux, la fin annoncée semble inévitable, comme si les prémices de la lente agonie amorcées par la série, il y a déjà quelques temps, trouvaient dans cette itération un aboutissement à sa chute grotesque. Comment imaginer que derrière ce livre des mémoires se cache un hack’n slach qui balaye en quelques coups de hachoir nos espérance d’avoir droit à un vrai jeu d’horreur sur la Vita.

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Graphismes : 5/10
Avec ses graphismes en 3D isométriques qui nous imposent de déambuler dans une suite de corridors aux pièces étrangement dénudées, de passerelles suspendues dans un vide profond qui nous enserre pour ne plus nous lâcher, prémisse d’une longue descente dans les enfers de la monotonie qui atteint très vite son paroxysme  au point de nous faire vivre une histoire tellement ennuyeuse que même le bestiaire originale et inspiré de la saga ne pourra nous délivrer. Quelques bons effets visuels et de gestion des lumières viennent un peu éclaircir les pages du vieux livre qui ne restera malgré tout pas dans nos mémoires.
 
Scénario : 2/10
Le constat est tellement lamentable qu’il est difficile de comprendre réellement ce qui s’est passé dans la tête des développeurs pour nous servir une soupe aussi niaise, délicatement parfumée de condiment pré-pubère que le mythe même des histoires torturées de la saga se voit livrée en pâture à Pyramid Head qui va rapidement charcuter les bribes de ce synopsis indigent pour rapidement les jeter au plus profond d’un abîme de désolation.

Bande son : 4/10
A aucun moment la partition nous plonge dans une terreur profonde, nous entraîne dans une suite de cauchemar au son de mélodies lancinantes. Rien, à part cette affreuse comptine qui nous suit comme une ombre et qui par moment trouve quand même le moyen de noyer les dialogues insipides aux doublages qui sonnent tellement faux derrière le crissement monocorde de ses notes.

Jouabilité : 7/10
Une petite embellie vient éclaircir les pages bien moroses de ce début de test et les rares fonctions tactiles de la console jouent leur rôle avec sérieux sans toutefois atteindre des sommets d’inventivité. On switch avec rapidité dans l’inventaire pour troquer nos armes, prendre des packs de vie, des kits de réparation qui permettent en quelques instants de rendre leur éclat à un arsenal pas très résistant. Malgré quelques raideurs dû sans doute à s’être trop longtemps vautré sur les bancs d’école notre avatar file dans les pièces, hache à la main et occis avec une régularité de métronome les hordes d’abominations qui viendront perturber sa ballade scolaire. On martèle comme un forcené les touches d’attaques sans trop se soucier au final des esquives ridicules ni des pas de côtés hirsutes vu le niveau général de résistance de vos victimes. La difficulté augmente dès le 5ème niveau, quelques boss se mêleront quand même à la curée générale histoire de vous rappeler que vous êtes le héros d’un conte horrifique sans pour autant maintenir un quelconque suspense, ni même vous faire espérer une petite sueur froide.

Durée de vie : 5/10
Il est vrai que les niveaux labyrinthiques qui vous demandent de revenir sur vos pas pour ouvrir le défis final après avoir écumé toutes les armoires et autres poiles à chauffer pour faire le plein d’items et de clés magiques prolongent de manière assez symbolique la durée générale du jeu. Les énigmes sont elles aussi totalement anecdotiques et sans intérêts puisque elles consistent toujours à répéter la même séquence, à savoir aligner une suite d’objet sans intérêt dans le bon ordre pour ensuite ouvrir la porte à un nouveau niveau toujours aussi monotone. Absolument rien n’est fait au final pour déclencher chez le joueur une envie quelconque de revenir trainer son hase bine dans les longs couloirs voués à l’ennui le plus total. Et dire que l’on peut y jouer à quatre !!

Violence : 7/10
On massacre des hordes de monstres avec tous les objets mis à notre disposition sans pour autant déclencher des hauts le cœur devant les quelques râles et autres glapissements de cette faune qui finit toujours en une grosse flaque translucide.

Note finale : 5/10
Mais que recèle finalement ce livre des mémoires qui se dissimule derrière un titre un brin  calomnieux d’une licence horrifique qui a quand même distillé des histoires cauchemardesques durant plus d’une décennie. Pas grand-chose pour notre grand malheur et on comprend mieux à présent sa relégation forcée dans les recoins sombres lors de la Game Convention 2012 comme si le titre tentait déjà à cette époque de cacher son hideuse transformation aux quelques rares fans d’une saga qui a sans doute émis son dernier souffle.