L'un des rares points forts du jeu : la cinquantaine de voitures présentes (toutes issues du monde réel) est très bien modélisée, les décors sont très réalistes mais ce sont surtout les effets de lumière qui en mettent plein la vue ! En effet, les reflets sur les voitures, les gyrophares et les étincelles qui jaillissent lors des collisions sont très impressionnants et apportent un rendu très cinématographique à la réalisation !

On regrette seulement la déformation un peu sommaire des carrosseries lors des crashs importants qui est loin de ce qu'on peut voir dans un Burnout (peut-être à cause des licences...).

Au niveau des bruitages, Criterion frappe fort : les moteurs ronronnent à merveille, les pneus crient littéralement lorsqu'on s'adonne au drift et les collisions se révèlent très réalistes.

Question doublage, c'est un peu moins élogieux : la police ne dispose pas d'un vocabulaire très varié et, contrairement au Most Wanted de 2005, vous n'entendrez jamais les policiers décrire votre voiture, cela reste un détail mais c'était très sympa dans son prédécesseur.

Quant aux musiques, vous aurez le choix entre des morceaux rock et électro principalement, mais vous pourrez toujours mettre vos pistes favorites via l'interface Xbox ou même couper tout simplement la musique pour profiter au mieux des sons moteurs.  

Alors là, c'est l'hécatombe ! En fait, vous n'avez pas l'impression de contrôler une voiture mais plutôt de commander les mouvements de son pilote, et lorsque ce dernier est aussi réactif qu'un koala en pleine digestion, la latence en devient désastreuse !!! Mais ce n'est pas tout, quand bien même vous conduirez une voiture ultra-légère style Ariel Atom, la lourdeur du moteur physique vous donnera la sensation d'être au volant d'un 36 tonnes chaussé de pneus slicks. Enfin, la conduite en hors-piste se montre trop exigeante pour un jeu aussi arcade et il n'est pas rare de se retrouver presque embourbé en passant dans un chemin en terre avec une Porsche.

Outre la maniabilité, le système EasyDrive, remplaçant la quasi-totalité des menus et censé vous faciliter la vie, est aux antipodes de ses objectifs !!! Tant qu'on est à l'arrêt ou à vitesse réduite, son utilisation n'est pas laborieuse, mais quand on est en plein coeur d'une course, modifier sa voiture via EasyDrive (atout largement vanté par ses développeurs) vous assure de vous retrouver dans le mur ou planté dans le pare-choc d'une voiture du trafic.

Et ce n'est pas en utilisant Kinect que tout rentrera dans l'ordre : même si vous pourrez accéder à la majorité des rubriques d'EasyDrive en utilisant votre voix, on ne peut pas faire de même pour sélectionner une course ou une modification à appliquer ce qui exigera toujours d'utiliser les touches de votre manette.

Je sais bien qu'il en est dénué mais le premier Most Wanted en avait un lui ! Certes il n'était pas très évolué mais avait le mérite de nous motiver à enchaîner les courses pour retrouver notre voiture fétiche et notre honneur. Dans cette version 2012, on arrive dans cette banale métropole urbaine qu'est Fairhaven sans but précis à part celui de mettre la ville sens dessus dessous au fil de nos escapades motorisées. De ce fait, ce Need for Speed Most Wanted me paraît être une réinterprétation bâclée d'un jeu qui est désormais devenu une icône pour la série, un peu comme si un cuisinier revisitait la purée de pommes de terre de Joël Robuchon en omettant d'y mettre de la patate...

Si vous voulez débloquer toutes les améliorations de toutes les voitures, comptez une dizaine d'heures pour parvenir à votre but, sinon, si vous souhaitez simplement débloquer toutes les voitures et faire tomber les 10 pilotes "Most Wanted", comptez moitié moins de temps. Je ne vais pas vous le cacher, le mode solo est assez redondant et de ce fait lassant, surtout que le moteur physique est presque identique pour l'ensemble des modèles proposés.

Peut-être que le mode multijoueur vous procurera plus de fun, que ce soit en envoyant vos amis au tas ou en réalisant des cascades avec eux sur le terrain de jeu qu'est Fairhaven, mais ne vous attendez pas non plus à accrocher très longtemps à ce Most Wanted.

Après un remake d'Hot Pursuit plutôt convaincant, on s'attendait à mieux de la part de Criterion et d'un opus originel qui avait marqué son temps. Malheureusement, ce Most Wanted a plus de chose en commun avec un Burnout qu'avec son prédécesseur de 2005.

De plus, les innombrables défauts liés à la jouabilité viennent noircir un tableau à l'origine grisé.