Sleeping Dogs mélange les genres avec une maestria incroyable !! Imaginez un flic infiltré dans le milieu des triades hongkongaises qui doit jouer sur les deux tableaux en tentant de maintenir sa couverture, se liant d’amitié avec les boss du milieu et devant tous les jours luter face à une hiérarchie parfois bien plus venimeuse encore… Un flic charismatique qui n’hésite pas à jouer des poings et des pieds, à faire parler les flingues et bruler la gomme sur le bitume d’une ville tentaculaire. Bienvenue à Hong-Kong dans ce qui pourrait bien être une Infernal Affairs à résoudre de toute urgence.
Graphismes : 8/10
La ville de Hong-Kong prend vie dès les premières secondes du jeu et finit par nous happer totalement entre ses ruelles sombres qui serpentent au cœur même d’avenues flamboyantes. Les rues grouillent de vie, de passants, de commerces et surtout de petits détails qui nous immergent dans une ville aux mille facettes. Que ce soit dans le quartier des affaires de Central et de ses buildings qui narguent l’occident paradant aux côtés des voitures de luxe des nouveaux nababs chinois, du vieux quartier d’Abeerden qui fut autrefois le refuge des pirates et autres flibustiers, transformé en marina où les kai do attendent les riches pour les mener à leur yacht ; la perle asiatique brille de toutes les splendeurs de jade et invite au tourisme sous bien des aspects. Quelques bugs d’affichages, de chute de fram et autres aliasing s’invitent parfois dans le paysage mais c’est bien peu vu la quantité de détail qui s’affiche à l’écran. La modélisation du héros force le respect et les plus attentifs remarqueront que de nombreux personnages s’inspirent d’acteurs fameux asiatiques et occidentaux. La fluidité de l’ensemble et remarquable, les jeux de lumières, changement climatiques et autres effets pyrotechniques sont formidablement mis en valeur et ajoutent une plus-value indéniable au tour de force technique qui entoure ce titre.
Scénario : 8/10Le jeu s’inspire d’un des plus gros cartons cinématographiques du cinéma hongkongais, Infernal Affairs réalisé en 2002 par Andrew Law et Alan Mark et qui voyait s’affronter deux monstres du cinéma asiatique que sont Andy Law et Tony Cheung. Génial film qui inspira même les studios d’Hollywood dans un remake de loin pas à la hauteur du film d’origine. Wei Chen qui revient des States se trouve en mission d’infiltration au cœur des triades et va devoir faire face à de dangereux criminels tout en protégeant sa couverture pour ne pas se faire griller par sa hiérarchie pas toujours au faite de son emploi du temps. Véritable descente dans les zones sombres de la pègre asiatique, notre héros aura toutes les peines du monde à ne pas se laisser happer par le luxe et l’opulence que mènent ses nouveaux amis. Ce jeu nous renvoie directement au style des polars à la Johnny To et ceux musclé de John Woo.
Bande son : 8/10
Un bon film se doit de se parer d’une bande sonore de qualité !! Les développeurs de Sleeping Dogs l’ont bien compris et nous offre un florilège de musiques asiatiques qui mélanges allégrement des passages de pop tonitruant, des chants traditionnels et musiques douces, des quantiques religieux bouddhistes, du rock bien électro avec même parfois des sonates et autres compostions classiques intemporels. Certaines compositions nous renvoient directement à l’âge d’or du cinéma de kung-fu des années 60/70. Proposer des dialogues en cantonais accroit encore le sentiment d’immersion et la multitude d’expression du folklore populaire que l’on peut entendre dans les échoppes très animées des rues marchandes sont tout simplement une invitation au voyage. Les dialogues sont de qualités et sonnent justes avec très souvent une pointe de sarcasme, des passages très crus voire même de philosophie quand notre héros se confie à son maître en art martiaux. De nombreux acteurs connus prêtent leur voix aux personnages du jeu comme Emma Stone, Lindsay Price, Kelly Hu, Tsi Ma ce qui apportent une réel plus-value dans la justesse des intonations, la qualité sonore des dialogues aussi bien pour les passages en anglais que ceux en chinois. Même le bruit des moteurs des voitures fictives que l’on conduit a bénéficié d’un soin particulier et procure d’irrésistible envie d’écraser la pédale de l’accélérateur dans les rues bondées de cette ville tentaculaire.
Jouabilité : 8/10Pour commencer notre héros est un spécialiste en arts martiaux qui possède dès le départ une palette de mouvement assez spectaculaire pour mettre quelques belles mandales à la racaille locale. Trois touches suffisent à faire parler les poings, les pieds et les attaques au corps-à-corps. Les enchaînements se déclenchent facilement suivant la pression exercée sur les touches pour varier les coups et attaquer les cibles dans plusieurs directions. Par la suite d’autres combinaisons seront possibles qui demanderont quelques réajustement dans les dojos pour en comprendre toute les subtilités et leur utilisation adéquate suivant le type d’adversaire rencontrés. Le seul problème vient au début de la lenteur à pouvoir déclencher un contre avec la touche Y quand votre adversaire vire au rouge, latence qui devient moins fréquente par la suite. Pour le reste notre agent spécial se meut avec souplesse et fait fi assez facilement des obstacles rencontrés sur sa route, hormis à certains endroits où sa course pourra être interrompue par un obstacle de 10 centimètres. Les phases de tirs sont aussi efficaces voire mieux que celles proposée sur Max Payne avec des splendides ralentis qui mettent en évidences vos prouesses athlétiques. La conduite des nombreux véhicules ne pose aucun problème avec une jouabilité de type arcade totalement bienvenue pour ce type de production.
Durée de vie : 8/10Sûrement à l’heure actuelle en dessous de GTA IV mais largement supérieur à Maffia 2 assez similaire dans sa conception et dont je parlerai en détail dans un prochain test. Les missions sont variées et nombreuses. Entre celles que vous ferez pour le compte de la police et qui vous demanderont de mettre un terme au trafic de drogue dans ville entre deux phases de filature et de poses de micro, celles nettement plus nerveuses pour le compte des triades et de leurs parrains et concubines, les missions annexes de vols de voitures et recel, les recherches parfois douloureuses des nombreux items disséminés dans les quartiers comme des caisses à fric, des statues de jade (importantes pour apprendre de nouvelles techniques de combats), des caméras à pirater pour augmenter votre score de flic et permettre l’arrestation des dealer du coin, des sanctuaires de méditation aussi très important pour votre santé physique… et les heures vont défiler inexorablement pour atteindre des pics de dangerosités pour votre vie sociales qui risque d’en prendre un sacré coup !!!
Violence : 9/10Le microcosme des triades et sans concession et le moindre manquement à la règle d’or de la loyauté à tout prix peut se terminer par un coup de hachoir à sushi au milieu du crâne. Certaines scènes sont très dures, voire carrément gore avec des tabassages et autres exécutions extrêmement sanglantes. On nage dans un polar violent, sombre et sans concession.
Note finale : 8.5/10Véritable concentré d’adrénaline pure ou l’action se veut aussi intensive qu’un train dirigé par Woo qui filerait à grande vitesse sur des rails construit par la Golden Harvest avec comme conducteur un Chow Yun-fat au sommet de son art. Sleeping Dogs parvient à nous plonger au cœur d’une intrigue policière au rouage bien huilé qui suit l’immersion dans les eaux troubles des triades d’un flic infiltré au charisme redoutable. Sans réel gros défaut et doté d’une jouabilité à toute épreuve, ce jeu d’action est un uppercut d’action qui nous explose en pleine figure et qui s’impose comme le gros hit de cet été, décidément de plus en plus brulant.
Testé sur Xbox 360 par Snake